Messe de minuit 2010 – Ce que les curés et évêques auraient pu dire…

Publié le par HL

Vous êtes chrétiens et c'est pourquoi vous êtes réunis pour cette messe de minuit en ce soir de fête dans notre église

Vous vous dites chrétiens mais en dépit de votre présence ce soir dans la maison de Dieu, vous ne pratiquez pas les commandements du Christ.

Cela l'empêche de devenir notre sauveur et en ce jour de 2010ième anniversaire, ce n'est pas un joli cadeau à lui faire.

Vous votez à droite ou à gauche, toujours pour un homme ou une femme qui promet un monde meilleur mais, même quand vous votez à gauche vous participez en fait dans vos vies à l'égoïsme ambiant quand vous ne participez pas à ce péché capital de gourmandise dont la version moderne s'appelle « cupidité »

Que vous soyez dominants et convaincus de votre doit à l'être ; que vous soyez petit ou grand transmetteur d'un pouvoir de dominants sur les dominés ; que vous soyez dominés jaloux des autres dominés, que vous soyez indépendants ; vous avez tous oubliés les paroles du Christ : « Aime ton prochain comme toi-même ». Comme des moutons égarés, par troupeaux entiers, vous vous jetez dans l'abime de l'idéologie dominante; du je n'aime que moi ; du matériel ; du profit à tout prix.

Jésus avait chassé les marchands du temple ; mais vous, vous contribuez à alimenter, à faire fonctionner, à cautionner tacitement des systèmes financiers et de fonctionnement d'entreprises délétères pour les individus, les peuples, les nations. Des systèmes qui ne servent plus, sauf peut-être en Chine, les sociétés et les Êtres mais juste quelques seigneurs de l'argent et du capital et leurs protégés. Quand allez-vous vous décider vous aussi à chasser « ces marchands » du temple de la vie en société ? Les valeurs humaines et sociales sont la finalité tandis que l'or, l'argent, les actions, les obligations, les bons du trésor ou les denrées ne sont que des moyens. C'est la fin qui doit dicter aux moyens et encore ne justifie-t-elle pas tous les moyens.

Et vous vous ne devez pas,  au nom des commandements de Dieu révélés par le Christ notre Sauveur né ce soir, avaliser dans une douce veulerie de philistin tous ces systèmes d'enrichissement et de domination ; qu'ils soient individuels ou mondialisés.

J'entends ici et là parler de « l'esprit de Noël », signifiant par-là que l'importance donnée aux cadeaux et au commerce est trop importante. C'est une bonne prise de conscience de la préférence qu'il faut donner aux relations humaines, familiales, voisinage, communauté, société, nation, monde. Oui les relations humaines loin devant le matériel des cadeaux qui les entretiennent ; et alors oui, en ce sens, je souscris au renouveau de l'esprit de Noël. De plus le commerce nécessite du travail et permet l'échange, premier pas vers le partage et le don ; du travail de chacun pour le bien de tous à travers ces échanges. Mais la stimulation du commerce par la fête du Christ ne donne qu'une petite tasse de café stimulant l'économie car l'important c'est le système.

Si pour d'autres derrière l'esprit de Noël », il s'agit de revenir à des pratiques de dévotion démonstratives ; j'ose ici dire Non. Non parce que c'est une voie superficielle. D'est dans votre vie, au cœur de votre vie, de vos décisions, et de vos actes qu'il faut être chrétien ; c'est dans le courage de votre vie qu'il faut agir. Et quand on s'attaque à l'importance du commerce dans cette grande fête de la naissance du Christ, on se trompe ; à la fois de sujet ; et d'échelle d'importance.

Vous avez des yeux et vous ne voyez pas; je dirais moi que vous ne voulez pas voir ! Il y a tellement de médias aujourd'hui pour découvrir la réalité de ce qui se passe en dépit des désinformations et autre manipulations que vous êtes tous mieux renseignés sur ce qui se passe sur terre que ne l'étaient Richelieu ou Mazarin sur le fonctionnement de la France il y a quatre siècles. Et même si vous n'écoutiez-pas la radio, ne regardiez-pas la télé, ne lisiez pas les newsletters, revues et journaux, il y aurait encore tellement d'évidences là, tout près, autour de nous, allant de la misère de beaucoup trop jusqu'à la difficulté à vivre de presque tous jeunes, femmes et vieux en tête. Mais constater cela suppose que l'on accepte d'ouvrir les yeux, de regarder ce que l'on voit. Et naturellement, acceptez de voir c'est très difficile parce que la vérité fait mal et qu'elle suppose immédiatement après de bousculer nos petits conforts; vos petits arrangements avec les commandements de Dieu. Pourtant, au nom de votre croyance en Dieu et en son prophète dont nous célébrons la naissance ce soir, je vous le demande comme lui a choisi la voie du sentier montant et malaisé : acceptez de changer vos habitudes, vos équilibres. Appliquez, en vous opposant systématiquement et tous, aux systèmes de domination, les commandements de Jésus !

En particulier « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » a été très mal compris. La question n'était pas de s'abrutir ou non au travail ; la question était de travailler honnêtement. La sueur n'était que la marque de ce qu'on appellerait aujourd'hui au niveau individuel une valeur ajoutée et au niveau collectif le PIB. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front »  veut surtout dire ne pas exploiter le travail des autres comme le font la plupart des entreprises et la finance ; ou comme d'ailleurs les dealers petits ou grands. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » c'était d'abord le premier message anti-esclavage, anti-exploitation anti-asservissement de l'histoire ! L'esclavage a été aboli. Abolissez ses deux formes dégradées ; et d'abord dans vos esprits ; dans l'esprit saint.

Car le but était clair et la méthode ne relevait pas du « heureux les simples d'esprit ». Par un esprit au contraire compliqué, on dirait aujourd'hui un esprit manipulateur, les dominants se sont écartés de Dieu et se sont appuyés sur le peu d'éducation des populations pour interpréter et détourner le message en leur faveur; soit qu'ils veuillent conforter leurs situations de dominant, soit qu'ils entretiennent l'espoir statistiquement toujours déçu de passer du statut de dominé à dominant. Ils ont péché par cupidité. Aujourd'hui, vous êtes tous suffisamment éduqués, vous voyez tous d'après les volumes de transactions boursières et votre confort matériel que notre société pourrait nager dans un eldorado jamais égalé mais jusqu'ici inaccessible de richesses. Il est temps de remettre cette interprétation tendancieuse et intéressée en cause. Le Christ voulait l'épanouissement de l'Être humain ; c'est un des sens de « la paix du Christ ». Il voulait une saine coopération où chacun apporte réellement sa part. Cela exclut donc d'abord le parasitisme sous toutes ses formes : prébendes, sinécures, parachutes dorés, spéculation, démissions de management ou politiques, les incapacités stratégiques d'entreprises ou de gouvernements, l'abus de bien social, l'évasion fiscale, les bonus excessifs…. et cela bien plus que l'exploitation des systèmes sociaux, la prostitution, le vol ou le commerce de la drogue qui ne sont qu'accessoires tant qu'ils restent locaux.

Lève-toi et marche a symboliquement dit Jésus après avoir fait prendre conscience à la paralysée qu'elle était guérie. Vous aussi maintenant que vous savez, vous pouvez vous lever et empêcher activement, à tout moment, en tous lieux en toutes choses, la perpétuation de ces systèmes morbides. Vous pouvez maintenant faire progresser l'humanité dans le sens voulu par Jésus en empêchant ces formes de sociétés archaïques basées sur la domination des uns par les autres et en les remplaçant par la coopération honnête des uns avec les autres.

Vous aurez certainement des résistances des incompréhensions. Là encore le Christ nous donne la solution : « Ne te soucie pas du lendemain ». Il ne voulait pas dire là que nous ne devions pas prévoir les conséquences de nos actes et donc faire n'importe quoi. Ce qu'il veut dire c'est que nous ne devons pas avoir peur. Ni peur de s'opposer, ni croire la peur des conséquences qui ne manquera pas d'être stimulée par ceux qui tirent profit de la situation. Quoi qu'il vous en coûte, quoi que vous craigniez pour vous et vos enfants sur l'instant, l'avenir de l'Homme sera meilleur en appliquant les commandements de Jésus notre Sauveur qu'en ne les appliquant pas.

Dans cette affaire comme dans toutes ne tergiversez pas : que vos oui soit oui, et s'il le faut que vos non soient non mais ne rester pas dans l'ambiguïté avec le malin. Vous devez adopter l'application moderne de ces principes au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et c'est ainsi que vous ferez le plus beau cadeau d'anniversaire au Christ et le plus beau cadeau de Noël à chacun et à tous.

 

 

Publié dans politique

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